Si vous visitez notre site web depuis la France, veuillez consulter cette page sur laquelle nous avons listé tous les sites légaux accrédités par l'ANJ.

Tout savoir sur la privatisation de la FDJ

Aurélien Massot par Aurélien Massot Temps de lecture : 7min
francaises des jeux

Actuellement, le sujet sur toutes les lèvres est la privatisation de la Française Des Jeux. L'opérateur public de jeux de hasard sera introduit dans peu de temps en Bourse d'après une décision votée en début mars par les députés dans le cadre la loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises). Si cette décision de perdre la mainmise que l'État a sur la FDJ est selon le gouvernement français la meilleure chose à faire, plusieurs personnes cependant ne voient pas cela du même œil. Elles affirment en effet que cette action n'est ni murie ni judicieuse et serait en outre la cause d'incidences fâcheuses. Quelles sont donc ces possibles conséquences négatives?? Quels sont les arguments mis en avant par le gouvernement du Président Emmanuel Macron pour cette prise de décision?? Cette privatisation, aura-t-elle un quelconque impact sur d'autres branches du jeu en ligne comme les paris sportifs ou les casinos en ligne?? Si oui, lesquels?? Les réponses à ces questions sont fournies ici et des éléments de compréhension de cette privatisation de la FDJ vous seront également apportés.

La FDJ aujourd'hui

La FDJ est une société au capital mixte détenue à 72% par l'État français, qui a vu le jour en 1976. Elle avait depuis sa création et jusqu'en 2010, cette fameuse année au cours de laquelle la loi relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne a été promulguée, le monopole sur les jeux de loterie et de paris sportifs dans toute la France y compris la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe, la Réunion et les territoires de Saint-Martin, de Saint-Pierre-et-Miquelon et de Saint-Barthélemy, de même que la Principauté de Monaco et la Polynésie française. L'arrivée d'opérateurs étrangers en France a rendu très concurrentiel le secteur des paris sportifs, amenant la FDJ à perdre son importante part de marché pour ce type d'activité de paris. Cependant, la FDJ a maintenu sa domination sur l'offre des jeux de grattage et de loterie en dépit d'Internet et de l'intégration européenne. Elle offre également ses services aux amateurs de poker, et ce secteur aussi a rapporté beaucoup de bénéfices non négligeables. Selon, les chiffres publiés vers la fin de l'année 2018, la FDJ est reconnue comme la deuxième loterie européenne et la quatrième dans le monde. Il apparait donc clairement qu'il s'agit d'une entreprise prospère, et c'est justement la raison pour laquelle plus d'un trouvent surprenant la décision de la rendre privée.

Qu'est-ce que cela changera??

Qu'est-ce que cela changera??

La privatisation de la FDJ s'inscrit dans la redéfinition de la place de l'État dans la société. L'État doit se désengager de certaines activités commerciales pour investir dans l'avenir du pays.

Une privatisation est une opération de transfert d'une importante partie ou de la totalité du capital d'une société du secteur public à des entreprises du secteur privé ou à des particuliers. Le phénomène de la privatisation s'est surtout intensifié dans les années 80. En effet, les gouvernements utilisaient principalement ce recours pour permettre à leurs sociétés de ne pas être évincées du marché par la concurrence, et la marque de voitures Renault en est un bel exemple. Mais au fil du temps, l'on s'est rendu compte que la privatisation était appliquée même aux monopoles publics, et ce, dans le but de trouver des fonds pour financer des projets couteux. Ce qu'il faut cependant savoir, c'est que même à la suite d'une privatisation, la société concernée peut toutefois demeurer sous le contrôle de l'État si ce dernier se résout à céder juste une partie de son capital pour continuer à en être un actionnaire. C'est par exemple ce qui se passera dans le cas de la FDJ.

En effet, d'après les déclarations du ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire qui a d'ailleurs fait plusieurs apparitions à la télé et à la radio dans le cadre de cette affaire notamment sur les chaines BFM TV et RMC, seulement une partie des actions détenues par l'État dans le capital de la FDJ serait cédée lorsque l'entreprise entrera en Bourse. Le gouvernement français compte conserver un minimum de 20% de ses actions de la FDJ. Cela lui permettra de toujours garder un œil sur les activités de l'opérateur. Par ailleurs, il continuera à percevoir les milliards d'euros qu'il prélève sur les mises des joueurs en guise de «?TVA du jeu?». Même si l'État compte se séparer d'une partie de ses parts dans la FDJ, il n'en sera rien pour les autres actionnaires de la FDJ que sont la Fédération André-Maginot pour les anciens combattants (4%), l'Union des blessés de la face et de la tête (9,23%) et les salariés (5%).

Le pour

Le projet de privatisation de la FDJ, comme l'a laissé entendre le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, permettra à l'État d'investir dans l'avenir du pays. En effet, la France pourrait tirer de la vente de ses actions de la FDJ au minimum un milliard d'euros. Ces fonds offriront la possibilité de financer une partie d'un plan d'innovation dont le cout est estimé à 10 milliards. Il faut dire que ce projet tient à cœur au gouvernement français lequel avait pris la décision en vue de trouver des fonds pour son financement de privatiser également l'Aéroport de Paris (ADP) de même que le groupe industriel et énergétique Engie. Alors que la privatisation de la FDJ semble se confirmer, celle de l'Aéroport de Paris en revanche en est au point mort.

Le contre

Comme c'est le cas pour toute décision majeure, il existe des personnes qui se sont montrées en défaveur pour cette décision du gouvernement français, et cela s'est fait remarquer lors du vote ayant rendu effectif la décision de privatisation de la FDJ. En effet, 15 députés représentant une minorité et la partie de la population française opposée à cette section d'actions de la FDJ ont voté contre. Cependant, il faut dire que ce refus de donner leur accord pour une entrée en bourse de la FDJ a soulevé quelques interrogations parce que des points clés et pertinents ont été touchés du doigt par ces derniers.

En effet, l'un des aspects abordés est le sérieux manque à gagner pour l'État français que créera cette privatisation de la FDJ. Rappelons-le, la FDJ est une entreprise avec une activité en constante progression et aussi la deuxième plus grosse compagnie de loterie en Europe et la quatrième mondiale, ayant enregistré en 2018 15,8 milliards d'euros de mises, dont 3,3 milliards de prélèvements publics. Certes, l'État conservera après la privatisation de la FDJ son droit de recette fiscale sur le chiffre d'affaires réalisé, mais il n'y a aucune certitude quant au fait que les résultats commerciaux à venir seront aussi excellents que celui de 2018 ou des années antérieures pour permettre à l'État d'engranger à nouveau tous ces milliards, étant donné que de nombreuses considérations entrent désormais en jeu. S'il y a une chose de sûre cependant, c'est que les dividendes que percevra désormais le gouvernement français en sa qualité d'actionnaire ne seront plus aussi conséquents qu'ils l'étaient avant l'entrée en Bourse. Il est à noter que l'État avait engrangé 89 millions d'euros en 2017 parce qu'il était l'actionnaire majoritaire.

Pourquoi la privatisation de la Française des Jeux inquiète??

Pourquoi la privatisation de la Française des Jeux inquiète??

La privatisation de la FDJ fait l'objet de nombreuses inquiétudes notamment dans le rang des propriétaires de sites de paris sportifs et de jeux en ligne opérant en France. En effet, ce que craignent les opérateurs offrant des paris sportifs, c'est que la FDJ, qui jusque-là se limitait exclusivement aux jeux de loterie et de grattage prenne la décision de diversifier ses activités en intégrant le secteur des paris sportifs. Outre les paris sur les nouveaux sports et autres, son offre pourrait même s'étendre aux paris hippiques et aux jeux de cercle, dont le poker. Si cela devait arriver, les opérateurs de paris sportifs et de jeux d'argent en ligne de la France seraient confrontés à un nouveau concurrent qui n'est pas des moindres, déjà que pour ces derniers la compétition actuelle sur le marché est des plus rudes.

L'impact sur les casinos en ligne

Si les opérateurs de paris sportifs doivent s'inquiéter de la privatisation de la FDJ, on ne peut pas en dire autant des propriétaires de casino en ligne. En effet, la législation de la France relative au jeu n'autorise pas l'offre sur Internet des jeux comme les machines à sous, le blackjack, la roulette, le baccara, le craps, le vidéo poker, etc. Pour jouer à ces jeux, vous ne pouvez le faire que dans un casino terrestre. Les casinos en ligne étrangers acceptant les Français ne devraient donc pas être secoués par cette décision parce que jusqu'à nouvel ordre, l'ARJEL n'octroie pas de licence pour l'exploitation d'un casino en ligne et la FDJ est de ce fait dans l'incapacité d'offrir des jeux de casino en ligne.

L'argument du risque du jeu compulsif

Les affres de l'addiction aux jeux causées à certains par les paris sportifs et les jeux de casino en ligne font également partie des raisons pour lesquelles des gens sont opposés à l'entrée en Bourse de la FDJ. En effet, le risque du jeu compulsif aura tendance à augmenter, et cela, le ministre Bruno Le Maire en est pleinement conscient. Il a donc rassuré les uns et les autres que des mesures seraient prises à cet effet et que les compétences de l'ARJEL seraient élargies afin que ni les activités des casinos en ligne ni les paris sportifs et surtout la privatisation n'aient un impact sur la santé publique.

FDJ : Affaire à suivre

La privatisation de la FDJ est une question qui avait déjà été mise sur la table au cours des mandats de Sarkozy et Hollande, mais il semblerait bien que ce soit sous la présidence de Macron qu'elle sera effective. Et cela pourrait arriver bien plus tôt qu'on ne le croit parce que le ministre Bruno Le Maire souhaite que cette affaire soit bouclée d'ici la fin de l'année 2019, mais seulement «?si les conditions du marché le permettent?» a-t-il ajouté.

Récents Articles

Tous les articles